Le mécénat est une source de financement sous-exploitée par de nombreuses associations, fonds de dotation et fondations. Pourtant, il représente une opportunité stratégique pour diversifier ses ressources et assurer une stabilité financière.
Cependant, certaines croyances erronées freinent son développement et limitent les opportunités de collecte de fonds.
Dans cet article, je vais déconstruire 3 mythes tenaces qui entravent la mobilisation des entreprises et donner des clés concrètes pour les dépasser.
- « Le mécénat est réservé aux grandes associations »
- « Le mécénat, c’est uniquement du don financier »
- « Le mécénat est trop complexe à mettre en place »
Mythe #1 – « Le mécénat est réservé aux grandes associations »
Une fausse croyance qui freine les petites structures
Beaucoup de petites et moyennes associations pensent que seules les grandes organisations, dotées de moyens importants et d’une notoriété établie, peuvent attirer des entreprises mécènes. Pourtant, les chiffres montrent que le mécénat d’entreprise ne se limite pas aux grandes associations nationales.
Par exemple, Le Rire Médecin, association de taille moyenne, bénéficie du soutien d’entreprises locales et nationales pour financer ses interventions en milieu hospitalier. Toit à Moi, qui lutte contre le mal-logement, mobilise des PME engagées en région. Enfin, MaMaMa, association de solidarité, a développé un réseau d’entreprises donatrices en peu de temps, grâce à une approche ciblée.
Les entreprises mécènes ne recherchent pas uniquement de grandes structures
Contrairement aux idées reçues, les entreprises ne recherchent pas uniquement des partenariats avec des associations à forte visibilité. Le mécénat de proximité est en plein essor, avec des PME et ETI souhaitant s’engager au niveau local.
Par exemple, le programme « 1 % for the Planet », auquel adhèrent de nombreuses entreprises, encourage le soutien à des structures de toutes tailles. Des initiatives comme Les Bricos du Cœur, qui mobilisent des artisans et entreprises du bâtiment pour réaliser des chantiers solidaires, illustrent bien cette tendance.
Comment une petite association peut structurer son approche mécénat ?
Pour attirer des entreprises mécènes, une petite association doit structurer sa démarche en trois étapes clés :
- Identifier les entreprises locales en affinité avec sa mission
- Utiliser LinkedIn et les réseaux professionnels pour repérer des entreprises sensibles à sa cause.
- Contacter les chambres de commerce de d’industrie et les clubs d’entreprises.
- Proposer une offre de partenariat claire et attractive
- Valoriser l’impact de leur soutien : quel bénéfice pour l’entreprise mécène ?
- Préparer des supports de présentation concis et professionnels.
- Assurer un suivi et une relation de qualité avec les mécènes
- Communiquer régulièrement sur les actions menées grâce à leur soutien.
- Organiser des rencontres et des moments d’échange.
Exemple concret : Les Bricos du Cœur ont développé un réseau de PME du bâtiment en mettant en avant l’impact direct de leurs actions sur le terrain.
Mythe #2 – « Le mécénat, c’est uniquement du don financier »
Un mécénat multiforme sous-exploité
L’une des idées les plus répandues est que le mécénat se limite aux dons financiers. Pourtant, il existe d’autres formes tout aussi stratégiques et bénéfiques pour les associations :
- Le mécénat de compétences : mobilisation des talents internes des entreprises pour accompagner les associations (ex. La Cravate Solidaire qui bénéficie de coachings professionnels).
- Le mécénat en nature : don de matériel, de produits ou d’espaces pour soutenir des actions solidaires (ex. Emmaüs Connect qui reçoit des équipements informatiques pour les publics en précarité numérique).
- Le mécénat technologique : solutions numériques offertes aux associations pour optimiser leur gestion.
Pourquoi les entreprises privilégient de plus en plus ces formes de mécénat ?
Le mécénat ne se résume plus à un simple chèque. Les entreprises recherchent aujourd’hui un engagement plus tangible et aligné avec leur politique RSE. Ces formes de mécénat présentent plusieurs avantages :
- Un impact mesurable : en engageant leurs salariés via le mécénat de compétences, les entreprises peuvent quantifier l’impact de leur engagement.
- Un levier de communication puissant : soutenir une association localement renforce la réputation et l’image d’une entreprise.
- Un engagement valorisé en interne : offrir aux collaborateurs l’opportunité de s’investir dans une cause sociétale booste la motivation et la fidélisation.
Comment intégrer ces formes de mécénat dans sa stratégie de collecte
Pour développer une approche intégrant le mécénat non financier, voici trois conseils actionnables :
- Cartographier les besoins de l’association : déterminer quelles compétences, équipements ou technologies peuvent accélérer ses actions.
- Construire une offre adaptée : formaliser les bénéfices du mécénat de compétences et en nature pour convaincre les entreprises.
- Mettre en place une communication efficace : valoriser l’impact de ces partenariats à travers des témoignages et des études de cas.
Exemple inspirant : Article 1, qui œuvre pour l’égalité des chances, bénéficie du mentorat de nombreux collaborateurs d’entreprises dans le cadre de programmes d’accompagnement.
Mythe 3 – « Le mécénat est trop complexe à mettre en place »
Une fausse idée qui freine les initiatives
De nombreuses associations hésitent à se lancer dans une démarche de mécénat par crainte d’une procédure lourde et chronophage. Pourtant, structurer une stratégie mécénat peut être simple et progressif.
Exemple : Sport dans la Ville, qui accompagne des jeunes issus de quartiers prioritaires, a développé un programme mécénat en s’appuyant sur des outils et processus standardisés.
Une preuve concrète de l’impact du mécénat
Contrairement aux idées reçues, le mécénat génère un impact social et économique mesurable. Prenons l’exemple de Emmaüs Défi, qui, grâce au mécénat, a pu créer des emplois solidaires et développer des projets de réinsertion professionnelle. Autre illustration : Les Apprentis d’Auteuil, dont les partenariats avec de grandes entreprises ont permis de financer des formations pour des jeunes en difficulté.
Comment mesurer et valoriser cet impact ?
- Collecter des données sur les bénéficiaires : mesurer l’évolution des bénéficiaires grâce aux fonds et ressources mécénés.
- Mettre en avant des témoignages et études de cas : raconter des histoires concrètes d’impact.
- Communiquer auprès des mécènes et du public : publier des rapports d’impact annuels et organiser des événements de restitution.
L’exemple de Wake Up Café, qui accompagne d’anciens détenus vers la réinsertion, montre que des indicateurs concrets (emploi retrouvé, baisse de la récidive) renforcent la crédibilité et l’attractivité d’un projet auprès des mécènes.
Après avoir déconstruit ces mythes qui freinent encore trop souvent les stratégies de mécénat, il est temps de passer à l’action et d’adopter une approche plus efficace et ambitieuse pour développer votre collecte de fonds.
Conclusion
Le mécénat représente une formidable opportunité pour les associations, à condition de dépasser ces idées reçues et d’adopter une approche stratégique. Nous avons démontré que le mécénat n’est pas réservé aux grandes structures, qu’il ne se limite pas au don financier, et qu’il est plus accessible et impactant qu’on ne l’imagine.
Pour aller plus loin et structurer une démarche mécénat efficace, il est essentiel d’adopter une approche méthodique, de valoriser son impact et de créer des relations solides avec les mécènes.
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