Comment améliorer l’expérience mécène pour bâtir des partenariats durables

par | Oct 25, 2025 | Mécénat

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  L’expérience mécène est devenue un levier stratégique pour les associations qui souhaitent fidéliser leurs partenaires, renforcer la confiance et pérenniser leur mécénat. Au-delà du don, elle repose sur une véritable culture relationnelle et organisationnelle : créer du lien, incarner du sens et structurer la collaboration. Cet article vous guide à travers les trois piliers fondateurs de l’expérience mécène – Relation, Sens, Structure – et montre comment les activer pour transformer vos partenariats d’entreprise en alliances durables.

 

1. Comprendre les enjeux de l’expérience mécène

L’expérience mécène est aujourd’hui un levier stratégique pour les associations qui souhaitent sécuriser et développer leurs partenariats d’entreprise. Elle dépasse la simple relation financière : elle exprime la qualité du lien, la clarté du sens partagé et la fluidité des interactions. Comprendre ces enjeux, c’est reconnaître que la fidélisation d’un mécène repose avant tout sur une expérience globale, humaine et mesurable.

 

1.1. Du don ponctuel au partenariat durable : une évolution nécessaire

Pendant longtemps, le mécénat d’entreprise a été perçu comme un soutien ponctuel, souvent motivé par la sensibilité personnelle d’un dirigeant ou la recherche d’une visibilité institutionnelle. Mais les attentes ont changé. Les entreprises, soumises à la pression croissante de la RSE et de la raison d’être, recherchent désormais des partenariats à impact, fondés sur des valeurs partagées et une collaboration suivie. Cette évolution transforme profondément la posture des associations. Il ne s’agit plus seulement de convaincre un mécène de “donner”, mais de lui proposer un rôle actif dans un projet collectif. L’expérience mécène devient alors un facteur de différenciation. Une structure capable d’offrir un parcours de relation fluide, reconnaissant et porteur de sens attire et fidélise mieux ses partenaires. Prenons quelques exemples concrets :
  • Emmaüs Défi implique ses mécènes dans des ateliers d’insertion et des immersions terrain, renforçant ainsi leur compréhension du projet social.
  • La Fondation Apprentis d’Auteuil co-construit des programmes avec ses partenaires, leur permettant de mesurer concrètement l’impact social.
  • La Croix-Rouge française a digitalisé son parcours mécène avec des outils de suivi d’impact personnalisés.
Ces pratiques montrent que la fidélisation passe désormais par une expérience vécue et non par la simple transaction financière. Cette mutation relationnelle s’accompagne d’une transformation stratégique majeure, car la fidélisation des mécènes est désormais un véritable actif organisationnel.

 

1.2. Pourquoi la fidélisation des mécènes devient un levier stratégique

Dans un contexte de tension budgétaire et de concurrence accrue entre causes, la fidélisation des mécènes constitue un enjeu vital. Selon Admical, près de 60 % des entreprises mécènes renouvellent leur engagement lorsqu’elles se sentent valorisées, écoutées et intégrées dans le projet associatif. À l’inverse, une relation mécanique ou mal entretenue entraîne souvent un désengagement rapide, malgré la qualité du projet soutenu. Fidéliser un mécène, c’est réduire le coût d’acquisition de nouveaux partenaires et sécuriser la part du budget dépendant du mécénat. Mais c’est aussi créer une relation de confiance qui ouvre la porte à des coopérations à long terme : mécénat de compétences, mobilisation des collaborateurs, appui en communication, voire co-développement de projets à impact. Exemples inspirants :
  • L’Institut Pasteur a développé une relation durable avec Sanofi, fondée sur une gouvernance partagée et un reporting transparent.
  • La Fondation pour le Logement des Défavorisés entretient depuis plus de 10 ans des partenariats multi-formes avec des entreprises du BTP, grâce à une approche relationnelle très personnalisée.
  • Les Petits Frères des Pauvres ont mis en place un programme de reconnaissance mécène (événements, rapports d’impact dédiés) qui a doublé leur taux de reconduction en 3 ans.
Ces réussites prouvent qu’investir dans l’expérience mécène, c’est investir dans la stabilité financière et la crédibilité institutionnelle de votre association. Pour structurer cette fidélisation, il est essentiel d’identifier les leviers concrets qui composent une expérience mécène complète et mesurable.

 

1.3. Trois dimensions pour une expérience mécène réussie : Relation, Sens, Structure

Votre expérience mécène repose sur trois piliers complémentaires. Ensemble, ils forment un cadre d’action cohérent et opérationnel pour piloter la qualité de vos partenariats.
  • Relation : c’est le cœur émotionnel du lien avec le mécène. Il s’agit de créer un climat de confiance, d’écoute et de reconnaissance mutuelle. Cela passe par des attentions concrètes (remerciements personnalisés, échanges réguliers, co-événements) mais aussi par une posture d’authenticité. Exemple : la Fondation de France pratique des visites de terrain systématiques pour impliquer les partenaires dans la réalité du projet. 
  • Sens : c’est la dimension symbolique du partenariat. Elle repose sur la clarté du message, la cohérence entre vos valeurs et celles de l’entreprise, et la transparence sur l’utilisation des fonds. Exemple : Action contre la Faim publie des bilans d’impact thématiques à destination de ses mécènes, renforçant ainsi la confiance et la légitimité. 
  • Structure : c’est la dimension organisationnelle. Elle garantit la fluidité de l’expérience : réactivité, processus internes, outils de suivi, reporting clair. Sans cette rigueur, les deux premiers piliers s’essoufflent. Exemple : Unis-Cité a mis en place un CRM mécénat dédié, permettant un suivi précis des interactions et des promesses de dons.
L’évaluation régulière de ces trois dimensions permet de diagnostiquer les forces et faiblesses de votre stratégie partenariale. C’est précisément ce que propose l’outil “Diagnostic de l’Expérience Mécène” : un cadre structuré pour analyser votre maturité relationnelle et guider vos actions d’amélioration. Une fois ces trois piliers compris, il devient possible d’agir concrètement sur chacun d’eux. Commençons par le premier : la Relation, socle vivant de toute expérience mécène durable.

2. Pilier 1 – Relation : créer un lien humain et sincère

La relation constitue le socle vivant de toute expérience mécène. C’est elle qui transforme une transaction financière en un véritable partenariat. Trop souvent, les associations concentrent leurs efforts sur la recherche de nouveaux soutiens sans investir dans la qualité du lien avec les mécènes existants. Or, la relation est un actif stratégique : elle fidélise, renforce la confiance et ouvre la porte à de nouvelles formes de collaboration. Une expérience mécène réussie commence par un lien humain sincère. Ce lien ne se décrète pas, il se construit pas à pas, par des gestes cohérents, des échanges authentiques et une écoute active. Dans ce premier pilier, trois leviers se révèlent essentiels : la reconnaissance, l’émotion et la co-création.

 

2.1. L’art de la reconnaissance : valoriser sans commercialiser la relation

La reconnaissance est la première forme de gratitude, mais elle ne doit jamais glisser vers la logique de contrepartie commerciale. Un mécène recherche avant tout à se sentir utile et reconnu pour son engagement, pas à “acheter” une visibilité. La frontière est subtile, mais décisive pour la crédibilité de l’association. Reconnaître un mécène, c’est personnaliser la relation. Il s’agit de lui montrer, de manière adaptée à son profil et à ses attentes, que son soutien a un impact réel. Cette reconnaissance peut prendre des formes variées :
  • Remerciements personnalisés, écrits ou vidéos, mettant en lumière la contribution concrète du mécène à un projet.
  • Visites de terrain, permettant aux équipes partenaires de voir l’impact direct de leur soutien.
  • Moments symboliques, tels que la remise d’un rapport d’impact ou l’invitation à un événement de la communauté des mécènes.
Exemples inspirants :
  • La Fondation Gustave Roussy organise chaque année une “Soirée des mécènes” centrée sur les témoignages de chercheurs et de patients, et non sur le prestige de l’événement.
  • L’AFM-Téléthon personnalise ses communications mécènes avec des lettres manuscrites de familles bénéficiaires.
  • La Fondation Terre Solidaire a mis en place un mur digital de reconnaissance, où chaque mécène peut suivre les projets soutenus grâce à son engagement.
Ces attentions nourrissent un lien de confiance. Elles rappellent que le mécénat repose avant tout sur une relation de sens et de respect mutuel. Au-delà de la reconnaissance, c’est l’émotion vécue par le mécène qui ancre durablement la relation et donne envie de continuer l’aventure.

 

2.2. L’émotion au service de la fidélisation

Les mécènes ne se mobilisent pas pour des chiffres, mais pour des histoires. Dans une expérience mécène réussie, l’émotion joue un rôle clé : elle relie le cœur du projet associatif à la motivation du partenaire. Une émotion sincère crée un souvenir, et un souvenir nourrit la fidélité. Cette émotion ne s’improvise pas. Elle se construit dans la rencontre, la narration et le partage. Trois leviers permettent de la cultiver :
  • Faire vivre l’expérience terrain : inviter les mécènes à rencontrer les bénéficiaires, à visiter un chantier solidaire ou à participer à une journée d’action. Exemple : Les Restos du Cœur proposent aux entreprises partenaires d’accompagner des tournées de distribution pour comprendre concrètement la mission.
  • Raconter des histoires vraies : au lieu d’envoyer un rapport froid, privilégier les récits d’impact incarnés. Exemple : Planète Urgence met en avant les témoignages de collaborateurs en mission de mécénat de compétences.
  • Créer des moments de partage collectif : un événement d’équipe, un webinaire ou un échange inter-mécènes peuvent générer de la fierté et renforcer le sentiment d’appartenance. Exemple : La Fondation de l’AP-HP organise chaque trimestre un “café mécène” autour d’un projet hospitalier, favorisant la proximité humaine.
En agissant sur le registre émotionnel, l’association crée une relation vivante, porteuse de sens. L’émotion n’est pas une stratégie de communication : c’est un outil d’engagement. Quand le mécène se sent ému, il se sent impliqué. Et un mécène impliqué devient un allié durable. Pour transformer cette émotion en engagement pérenne, il faut aller plus loin : co-construire la relation pour la rendre mutuellement enrichissante.

 

2.3. Co-créer avec les mécènes pour renforcer l’engagement

Le temps du mécénat unilatéral est révolu. Les mécènes ne veulent plus “donner”, ils veulent agir avec. La co-création est aujourd’hui le stade le plus abouti de la relation mécène. Elle consiste à impliquer le partenaire dans la conception, le suivi ou l’évaluation des projets qu’il soutient. Ce processus nourrit une dynamique d’appartenance et renforce la légitimité de l’association. Concrètement, co-créer signifie :
  • Associer le mécène à la réflexion stratégique, par exemple lors de groupes de travail ou de comités de pilotage.
  • Proposer des formats de mécénat participatif, où les collaborateurs de l’entreprise s’impliquent directement (mécénat de compétences, ateliers terrain, hackathons solidaires).
  • Co-construire la communication d’impact, en valorisant les résultats de manière conjointe et éthique.
Exemples inspirants :
  • Sport dans la Ville a mis en place des comités “entreprises partenaires” pour ajuster ses programmes de formation aux besoins du marché.
  • La Fondation Apprentis d’Auteuil co-conçoit des projets éducatifs avec les mécènes en fonction de leurs expertises métiers.
  • Make.org Foundation structure tous ses partenariats autour d’une co-création citoyenne, où chaque mécène contribue à amplifier les causes retenues.
La co-création valorise la compétence du mécène et renforce la légitimité de l’association. Elle transforme la relation en partenariat d’impact, où chacun apporte ce qu’il a de plus précieux : ses ressources, son savoir-faire et son énergie collective. Après avoir exploré la dimension humaine de l’expérience mécène, passons au deuxième pilier — le Sens — qui donne sa cohérence et sa profondeur à la relation partenariale.

 

3. Pilier 2 – Sens : incarner un projet clair et cohérent

Le sens est le moteur émotionnel et intellectuel de toute expérience mécène. C’est lui qui permet au partenaire de comprendre pourquoi il s’engage et comment son soutien contribue réellement à transformer la société. Sans clarté de sens, la relation mécène s’essouffle. Avec un discours flou, les plus beaux projets peinent à mobiliser. À l’inverse, un récit incarné, cohérent et aligné sur les valeurs de l’entreprise crée une adhésion profonde et durable. Dans ce deuxième pilier, trois leviers structurent le travail du sens : l’alignement des valeurs, la preuve d’impact, et le récit collectif.

 

3.1. Aligner valeurs, mission et discours de votre association

L’alignement est la clé de la confiance. Une entreprise s’engage auprès d’une association quand elle perçoit une convergence sincère entre les deux univers de valeurs. Cet alignement ne se décrète pas, il se démontre par la cohérence entre votre mission, vos actions et votre discours. Pour renforcer cet alignement :
  • Clarifiez votre raison d’être associative. Trop d’associations peinent à exprimer en quelques phrases leur contribution unique à l’intérêt général. Exemple : Solidarités International résume sa mission en une phrase claire : “Secourir les populations victimes de conflits, d’épidémies et de catastrophes naturelles.” Cette clarté attire des partenaires engagés dans l’action humanitaire.
  • Affirmez vos valeurs avec des preuves, pas des slogans. Décrivez comment vos principes guident vos décisions au quotidien. Exemple : The SeaCleaners, association dédiée à la dépollution plastique des océans, montre concrètement comment ses valeurs d’innovation et de coopération se traduisent dans la conception de son navire collecteur.
  • Adaptez votre discours mécénat à chaque type de partenaire. Une PME locale et un grand groupe international n’attendent pas le même récit.
L’expérience mécène devient crédible quand le mécène sent que l’association “vit” ses valeurs. Cet alignement fonde la légitimité de la relation et renforce la cohérence globale du partenariat. Une fois la cohérence posée, il faut la rendre tangible. Le mécène a besoin de preuves, de données et d’histoires concrètes pour croire en l’impact de son engagement.

 

3.2. Communiquer la preuve d’impact de manière transparente

Le deuxième pilier du sens repose sur la preuve d’impact. Les mécènes attendent désormais la même rigueur qu’en entreprise : indicateurs, résultats mesurables, suivi de projet. L’impact social ne se limite plus à un “ressenti”, il doit être démontré, partagé et compris. Pour cela, trois pratiques s’imposent :
  • Mesurer et objectiver vos résultats. Utilisez des indicateurs qualitatifs et quantitatifs adaptés à votre mission : nombre de bénéficiaires, taux de réussite, évolution de compétences, etc. Exemple : Article 1, association pour l’égalité des chances, publie chaque année des chiffres précis sur la réussite des étudiants accompagnés, renforçant la confiance de ses mécènes.
  • Partager vos résultats de manière transparente. Publiez des rapports d’impact visuels, accessibles et synthétiques. Exemple : Emmaüs Connect diffuse un “Bilan d’impact numérique” annuel co-construit avec ses partenaires, accessible à tous.
  • Valoriser les résultats humains. Les mécènes ne se contentent pas de chiffres ; ils veulent comprendre les transformations vécues. Exemple : Handicap International combine données et témoignages dans ses rapports, pour incarner l’impact derrière les statistiques.
Cette transparence consolide la confiance. Elle transforme la relation en dialogue adulte, où l’association partage non seulement ses succès, mais aussi ses défis.
Une expérience mécène transparente est perçue comme plus crédible, et donc plus durable. Au-delà des chiffres, le mécène doit ressentir une histoire collective dans laquelle il trouve sa place. C’est là qu’intervient le pouvoir du storytelling partagé.

 

3.3. Raconter une histoire collective avec vos mécènes

Le sens se construit par le récit. Une expérience mécène forte raconte une histoire dans laquelle le partenaire se reconnaît. Ce storytelling n’est pas un exercice de communication, c’est un outil stratégique pour relier les actions à une vision commune. Trois principes guident ce récit :
  • Partagez la vision, pas seulement les résultats. Le mécène veut savoir vers où vous allez, pas seulement ce que vous avez fait. Exemple : Les Apprentis d’Auteuil mobilisent leurs mécènes autour d’un “cap 2030” clair, orienté vers l’insertion durable des jeunes.
  • Intégrez le mécène dans l’histoire. Montrez-lui qu’il est un acteur du changement, pas un simple financeur. Exemple : Fondation GoodPlanet valorise ses mécènes comme “partenaires d’impact” dans ses communications publiques.
  • Cultivez la narration authentique. Bannissez le ton institutionnel : parlez d’humains, de réussites, d’émotions et d’engagement collectif. Exemple : L’ONG Bibliothèques Sans Frontières met en avant les témoignages de mécènes ayant participé aux déploiements de ses “Ideas Box” dans les zones en crise.
Cette approche narrative crée une communauté de sens. Le mécène ne soutient plus “un projet”, mais une cause dans laquelle il s’implique activement. Il se sent acteur d’une transformation plus large que lui, ce qui nourrit la fidélisation à long terme. Le sens donne de la profondeur à la relation, mais il doit s’appuyer sur une structure solide. Sans organisation fluide et outils adaptés, même la meilleure expérience mécène finit par se fragiliser.

 

4. Pilier 3 – Structure : professionnaliser la gestion de la relation mécène

Sans structure, le lien et le sens s’effritent. Le troisième pilier de l’expérience mécène est souvent le plus négligé, alors qu’il conditionne la solidité du partenariat. Il concerne tout ce qui relève de l’organisation interne : processus, outils, gouvernance, coordination entre les équipes. Une relation mécène réussie repose sur une mécanique fluide et fiable. Quand les échanges sont réactifs, les données centralisées et les rôles clairement définis, le mécène se sent accompagné avec professionnalisme. À l’inverse, un retard de réponse ou un reporting incohérent peut fragiliser une relation patiemment construite. Professionnaliser la structure, c’est donc traduire la culture du partenariat dans les pratiques quotidiennes. Trois leviers concrets s’imposent : la cartographie des processus, les outils de pilotage, et la formation des équipes.

 

4.1. Cartographier vos processus de relation et de reporting

Avant d’améliorer votre expérience mécène, il faut d’abord la comprendre. Où se situent les points de contact avec vos mécènes ? Quels sont les moments clés du parcours ? Quels irritants ou lenteurs peuvent affecter la satisfaction ? La cartographie de l’expérience mécène permet de visualiser le parcours complet, depuis le premier contact jusqu’à la reconduction du partenariat. Trois étapes pour réussir cette démarche :
  1. Identifier toutes les interactions : appels, mails, événements, bilans, invitations, etc.
  2. Repérer les points de friction : délais de réponse, incohérences de discours, doublons internes.
  3. Définir des moments de vérité : ceux où la perception du mécène bascule positivement ou négativement.
Exemple :
  • La Fondation de l’Armée du Salut a entrepris de cartographier ses interactions mécènes afin d’identifier les moments clés du parcours et d’améliorer la qualité du suivi post-don.
  • Les Apprentis d’Auteuil ont intégré un parcours relationnel structuré en six étapes (accueil, projet, convention, suivi, bilan, fidélisation), partagé à l’échelle nationale.
Cet exercice aide à formaliser un parcours mécène cohérent et fluide. Il permet aussi d’objectiver les responsabilités de chaque acteur : direction, fundraiser, communication, terrain. Une fois le parcours clarifié, il devient possible d’appuyer cette dynamique sur des outils efficaces de suivi et d’évaluation.

 

4.2. Mettre en place des outils de suivi et d’évaluation

Les outils sont la colonne vertébrale d’une expérience mécène maîtrisée. Ils permettent de garder une trace fiable des interactions, d’automatiser les relances et de produire des bilans d’impact précis. Leur objectif n’est pas de complexifier la gestion, mais de libérer du temps pour la relation humaine. Parmi les outils les plus efficaces :
  • CRM mécénat : un logiciel de gestion des relations partenaires (type Salesforce, Ohme, Eudonet…) pour centraliser les contacts, les montants, les engagements et l’historique des échanges. Exemple : Unis-Cité a développé un CRM dédié qui permet à ses équipes régionales de suivre les interactions mécènes et de générer des rapports d’impact automatisés.
  • Tableaux de bord mécénat : des outils simples de pilotage (Excel, Airtable) pour suivre les indicateurs-clés : taux de reconduction, satisfaction, délais de reporting. Exemple : La Fondation des Femmes suit ses indicateurs de performance mécène dans un tableau partagé avec les responsables régionaux.
  • Questionnaires d’expérience mécène : inspirés de la satisfaction client, ils mesurent la perception qualitative des mécènes sur leur accompagnement. Exemple : Emmaüs France interroge chaque année ses mécènes sur trois dimensions — relation, sens, structure — pour ajuster ses pratiques.
Un bon outil ne remplace pas la relation humaine : il l’amplifie. Il offre à l’association une traçabilité professionnelle et au mécène une expérience fluide et réactive. Encore faut-il que toute l’équipe associative partage cette culture du partenariat. C’est là que la formation devient un levier essentiel.

 

4.3. Former vos équipes à la culture partenariale

Une expérience mécène cohérente repose sur des équipes alignées et responsabilisées. Dans de nombreuses associations, le mécénat reste cantonné à une ou deux personnes, sans diffusion de la culture partenariale aux autres services. Or, un mécène interagit souvent avec plusieurs interlocuteurs : direction, communication, terrain, finances. Chaque contact contribue à façonner son ressenti. Former les équipes, c’est donc :
  1. Diffuser une culture commune de la relation mécène. Chacun doit comprendre les attentes, les codes et les enjeux du partenariat.
  2. Renforcer les compétences clés : posture relationnelle, écoute active, reporting d’impact, storytelling collectif.
  3. Encourager la transversalité. Impliquer les responsables de programmes, les communicants et les dirigeants dans la stratégie mécénat.
Exemples inspirants :
  • La Croix-Rouge française a mis en place un parcours interne de formation “Expérience Partenaire” pour professionnaliser la relation entreprise à tous les niveaux.
  • Les Petits Frères des Pauvres organisent des ateliers internes de simulation d’entretien mécène pour améliorer la posture des équipes.
  • La Fondation Apprentis d’Auteuil a intégré la formation mécénat dans son parcours RH, valorisant les bonnes pratiques collectives.
Cette montée en compétence collective renforce la crédibilité externe et la cohérence interne. Elle transforme le mécénat en levier d’apprentissage organisationnel, au service de toute l’association. Une structure solide, soutenue par des outils et des équipes formées, complète les deux premiers piliers de l’expérience mécène. Ensemble, Relation, Sens et Structure constituent la base d’un partenariat durable et stratégique.

Conclusion – L’expérience mécène, nouveau levier de transformation pour les associations

L’expérience mécène n’est pas un concept abstrait. C’est une démarche structurée et exigeante qui permet de transformer la manière dont votre association vit et fait vivre ses partenariats. En travaillant simultanément sur la Relation, le Sens et la Structure, vous créez un écosystème de confiance où le mécène devient plus qu’un financeur : un allié stratégique de votre mission. Ce changement de posture nourrit la fidélisation, professionnalise vos pratiques internes et augmente votre capacité à mobiliser des partenaires durables. Les associations qui réussissent aujourd’hui sont celles qui traitent leurs mécènes comme des partenaires à part entière. Elles leur font vivre une expérience cohérente, inspirante et fluide. Et cette expérience, cela se construit : par une méthode, un accompagnement et une volonté collective.

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C’est une méthode d’accompagnement structurée qui évalue et renforce la qualité de vos relations mécènes selon trois dimensions : Relation, Sens et Structure.

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